Les perturbateurs endocriniens ces tueurs de l’ombres
Avez-vous déjà entendu parler du bisphénol A, des parabènes, du plomb ou encore du mercure ? Si oui, vous avez surement déjà entendu parler des perturbateurs endocriniens mais savez-vous vraiment où nous pouvons les trouver et comment s’en prévenir ?
Tout d’abord posons quelques bases si vous le voulez bien
Un perturbateur endocrinien (ou PE pour les intimes) est un micropolluant qui peut être synthétique (c’est-à-dire fabriqué par l’homme) ou naturel (et oui, tout n’est pas bon dans la nature !). Ces perturbateurs endocriniens vont, comme leur nom l’indique, perturber notre système hormonal aussi appelé système endocrinien dès les premières molécules (la dose ne fait plus le poison !). Le problème, c’est que le bon fonctionnement de ce système endocrinien nous est essentiel car les hormones jouent un rôle majeur dans le processus de développement. De ce fait, certaines catégories d’âges sont donc plus vulnérables aux effets des perturbateurs endocriniens : les femmes enceintes et leurs enfants à naître, les enfants et les adolescents sont particulièrement à risque (on parle de fenêtre d’exposition !).
Ces perturbations du système hormonale peuvent avoir des effets indésirables sur la santé en modifiant la croissance, le développement, le comportement, l’humeur, la production, l’utilisation et le stockage de l’énergie, le sommeil, la circulation sanguine, ainsi que la fonction sexuelle et reproductrice et provoquent ainsi des effets sanitaires contraires chez les individus exposés mais aussi sur leurs descendances (et c’est bien là le problème aussi!).
Du coup, au niveau de la santé, les perturbateurs endocriniens sont à l’origine de graves problèmes de santé tels que le diabète, l'obésité, les cancers du système reproducteur ainsi que des problèmes de reproduction, les troubles du développement neurologique et la baisse de QI (les prof nous disent bien tous les ans que le niveau baisse !). Ces problèmes ont un coût annuel pour l’Europe évalué à une centaine de milliards d’euros, et représentent une menace pour la santé des générations actuelles et futures.
Vous vous demandez sûrement mais qui sont-ils précisément et où sont-ils ?
C’est très simple (enfin … si vous êtes renseignés) : ils sont partout.
Non…Plus précisément, on les retrouve parmi les pesticides et les fertilisants utilisés en agriculture (pour que vous puissiez manger des tomates toute l’année !), parmi certains métaux, dans les plastiques (avec le fameux bisphénol A ou les phtalates), dans certains médicaments notamment dans les pilules contraceptives (mais là, c’est fait pour !) et aussi parmi les ingrédients dans les produits cosmétiques ou les produits ménagers! Donc pensez à regarder la liste des ingrédients la prochaine fois.
Nous sommes et avons donc toujours étaient exposés aux perturbateurs endocriniens (merci maman !). Mais vous allez me dire d’accord, c’est bien beau de savoir où ils sont si je ne peux pas m’en protéger. ? Ne vous inquiétez pas !
Voici quelques conseils pour réduire votre exposition aux perturbateurs endocriniens :
• Préférez les aliments frais, certifiés Agriculture Biologique, non transformés, sans emballage plastique et d’origine locale.
• Lavez et épluchez les fruits et légumes non bio.
• Côté viande, privilégiez le label AB (Ecocert). Côté poisson, préférez les petits poissons aux grosses espèces qui emmagasinent les métaux lourds.
• Réchauffez vos aliments dans des récipients en verre ou en céramique.
Pour cuisiner :
• Préparez vos repas dans des contenants en fonte ou en céramique, sans revêtement anti-adhésif (ah … les perfluorès du film « Dark waters » !) et remplacez vos poêles et casseroles en téflon dès les premiers signes d’usure.
• Préférez l’inox, le bois et le métal aux différents plastiques.
• Oubliez les gourdes en plastique pour les modèles en métal (sans film plastique à l’intérieur ! le diable se cache dans les détails) ou en verre.
• Pour les conserves, choisissez les bocaux en verre et non les boîtes métalliques (là encore on retrouve un film plastique).
Pendant le ménage (si vous y êtes obligés…) :
• Privilégiez les produits d’entretien bio ou d’origine naturelle comme le savon de Marseille.
• Choisissez des produits bio qui excluent les perturbateurs endocriniens (Cosmos, Cosmebio ou Ecocert).
Pour prendre soin de vous :
• Achetez des déodorants à la pierre d’alun ou aux huiles essentielles et non les déodorants chimiques. Fabriquez facilement vos propres déodorants à base de bicarbonate de soude (il y a plus de tutos et de recettes)
• Regardez attentivement la liste des ingrédients et privilégiez ceux de la liste officielle des ingrédients cosmétiques INCI. (comme c’est compliqué : plus il y a de produits et moins c’est bien : the lest, the best !)
• Lavez les vêtements neufs avant de les porter.
• Choisissez les fibres naturelles (coton, lin, laine,…) et non les fibres synthétiques.
• Évitez le plastique souple, qui peut contenir des phtalates.
• Choisissez des jouets fabriqués au sein de la Communauté européenne.
• Aérez régulièrement vos pièces au moins 10 min, surtout si elles ont un sol en parquet verni ou vitrifié.
Maintenant vous êtes capables d’avertir sur les dangers de ces perturbateurs endocriniens et de proposer des solutions !
Car vous, oui vous qui lisez ce texte, vous êtes des futurs citoyens (si ce n’est pas déjà le cas !) et vous avez le pouvoir de changer les mentalités et les habitudes des autres !
Alors la prochaine fois que vous irez faire des courses, pensez a bien regarder les étiquettes et les ingrédients (il existe des applications prévues à cet effet comme Yuka disponible sur l’AppStore et GooglePlay).
Enfin et surtout parce que la santé n’a pas de prix (sauf aux Etats-Unis…), il faut la protéger à tout prix car c’est en changeant nos habitudes qu’un jour, nous pourrons espérer changer le monde.
Claire Fernandès, élève de TG2 au lycée Gustave Eiffel de Rueil Malmaison